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- Personnes grosses
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- Personnes en situation de handicap et/ou neurodivergentes
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- Adopter une approche interculturelle
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- Personnes qui exercent le travail du sexe
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- Spécificités pour l’inclusion
- Ressources et organismes avec services pour vous soutenir
- Pour aller plus loin
Personnes des communautés 2SLGBTQIA+
Les personnes des communautés 2SLGBTQIA+ peut englober les réalités de toutes les personnes qui ne s’identifient pas comme hétérosexuelles, soit qu’elles ne sont pas attirées physiquement, sexuellement, romantiquement et/ou émotivement par les personnes du genre opposé, et qui ne sont pas cisgenres, soit que leur genre ne concorde pas avec le sexe qui leur a été assigné à la naissance.
Glossaire
2SLGBTQIA+ :
Acronyme regroupant différentes communautés de la diversité sexuelle et de la pluralité des genres :
2S: les personnes bispirituelles (Two-Spirit) dans les cultures autochtones qui ont un esprit féminin et masculin ancrés dans un même corps. Ce terme est utilisé pour décrire l’orientation sexuelle, l’identité de genre et/ou l’identité spirituelle. Cependant, chaque communauté a sa propre définition de la bispiritualité et elle ne peut pas être réduite à une identité ou une orientation sexuelle. Ce terme est enraciné dans la culture autochtone et une personne allochtone devrait plutôt utiliser le terme « bi-genre » pour se définir si elle le désire.
L: les personnes lesbiennes sont des femmes qui sont attirées physiquement, sexuellement, romantiquement et/ou émotivement par d’autres femmes, et cela inclut les personnes non binaires.
G: les personnes gai·e·s sont généralement des hommes qui sont attirés physiquement, sexuellement, romantiquement et/ou émotivement par d’autres hommes, et cela inclut les personnes non binaires. « Gai·e » peut aussi être utilisé au sens plus large pour décrire une personne qui est attirée par les personnes du même genre.
B: les personnes bisexuelles sont attirées physiquement, sexuellement, romantiquement et/ou émotivement par des personnes du même genre et de genre différent.
T: les personnes trans sont des personnes dont l’identité de genre ne correspond pas à leur sexe ou à leur genre assigné à la naissance. Elles peuvent avoir entamé ou non une transition sur le plan social, légal ou médical.
Ce terme peut inclure les personnes non binaires, selon leur propre identification, mais pas toutes les personnes non binaires s’identifient comme trans. Le genre non binaire est un terme parapluie qui rassemble les identités ne se conformant pas à la binarité homme/femme. Il existe plusieurs termes repris par les personnes non binaires, comme « genderqueer », « genderfluid », « gender nonconforming », « non binaire », « androgyne », etc.
Q: les personnes queer et « en questionnement ». Le terme queer signifie originalement « bizarre », mais est réapproprié par les personnes dont l’identité de genre, l’orientation sexuelle, les pratiques, les idées ou les configurations relationnelles ne se conforment pas au modèle normatif hétérosexuel ou d’identité de genre binaire.
« En questionnement » désigne les personnes qui sont incertaines de, ou qui se questionnent sur leur orientation sexuelle et/ou leur identité de genre, de manière ponctuelle ou permanente.
I: les personnes intersexes sont des hommes, des femmes ou des personnes non binaires qui naissent avec des caractéristiques physiques sexuelles qui ne correspondent pas aux conceptions sociales et médicales binaires des corps (homme ou femme), notamment concernant l’apparence des organes génitaux, le système reproducteur, les hormones ou les chromosomes sexuels, et se manifestant à divers degrés sur le plan physionomique. Plusieurs personnes intersexes dénoncent l’imposition d’un sexe ou d’un genre sans vérification préalable de leur identification personnelle.
A: les personnes asexuelles ressentent peu ou pas d’attirance sexuelle envers leurs partenaires et les personnes aromantiques ressentent peu ou pas de sentiment amoureux envers leurs partenaires.
+: la multitude d’identités qui ne se retrouvent pas ou ne se reconnaissent pas dans l’acronyme.
Il est aussi important de noter que la majorité de ces acronymes sont principalement utilisés dans un contexte occidental. Il se peut que des termes, associés soit à la pluralité des genres ou/et à la non-hétérosexualité, soient propres à certaines cultures. Certains des termes n’ayant pas de traduction peuvent amener la personne à s’identifier par sa langue maternelle.
Spécificités pour l’inclusion
Faire attention à ne pas:
- Outer la personne, soit le fait de dévoiler l’identité sexuelle de la personne ou son parcours trans sans sa permission;
- Reprendre les informations sur le genre et le nom de la personne en fonction de ses informations légales et ne pas demander le prénom utilisé couramment et le genre. Cela peut forcer la personne à devoir demander une modification au personnel, ce qui peut dévoiler son identité de genre et la met à risque de vivre des micro-agressions :
- À noter que certaines personnes en début de transition peuvent se mégenrer elles-mêmes car elles apprennent elles aussi à déconstruire le cishétérosexisme, mais il reste important de continuer à utiliser les bons pronoms et les bons accords;
- Utiliser le prénom de la personne parce qu’il n’est pas encore changé légalement et utiliser le prénom attribué à la naissance (deadname);
- Présumer de l’état physiologique ou de la prise de certains traitements d’une personne intersexe ou d’une personne trans en consultation.
Ressources et organismes avec services pour vous soutenir
Association professionnelle canadienne pour la santé transgenre
- @: info@cpath.ca
- Site internet : cpath.ca
Portail VIH/sida (Carte interactive des sites de dépistage à proposer pour référer)
- Téléphone 514 523-4636
- @: intervention@pvsq.org
- Site internet: www.pvsq.org/
Le Dispensaire
- Téléphone : 450 431-7432
- Site internet : www.www.dispensaire.org/ (avec fiche contact)
ASTT(e)Q: Action santé travesti(e)s et transsexuel(le)s du Québec
- Téléphone : 514 847-0067 #207
- @ : info@astteq.org
- Site internet : astteq.org
COCQ-SIDA (Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le sida)
- Téléphone : 514 844-2477
- @: info@cocqsida.com
- Site internet : http://cocqsida.com/
Pour aller plus loin
Guides:
Club Sexu et Les 3 Sex (2021). Apprendre à nous écrire : Guide et politique d’écriture inclusive. À commander sur le site du Club Sexu
Conseil québécois LGBT (2020). Mieux nommer et mieux comprendre: changer de regard sur les réalités de la diversité de genre et les enjeux trans*: www.www.conseil-lgbt.ca/wp-content/uploads/2020/11/Guide-mieux-comprendre-enjeux-trans_CQLGBT.pdf
Rainbow Health Ontario (2015). Signalisation pour toilettes: www.www.rainbowhealthontario.ca/ fr/collection-de-ressources/signalisation-pour-toilette/
National LGBTBTQIA+ Health and Education Center (2020). Affirmative-Care-for-Transgender and Gender Non-Conforming People: Best Practices for Front-line Health Care Staff : www.www.lgbtqiahealtheducation.org/wp-content/uploads/2020/03/TFIE-40_Best-Practices-for-Frontline-Health-Care-Staff-Publication_web_final.pdf
Comité pour la diversité sexuelle et l’identité de genre du Comité des syndicats du Québec (2020). Comment soutenir les membres LGBTQ+ : Guide à l’intention des personnes responsables syndicales : www.diversite.lacsq.org/wp-content/uploads/ 2020/10/ 1920-134_Comment_soutenirMembresLGBTQ_Web2.pdf
The 519 Church Street Community Centre et Catie (2017). Embrase-moi. Guide de sexe plus sécuritaire pour les femmes trans : http://librarypdf.catie.ca/ATI-20000s/26425.pdf
Cactus Montréal (2011). Je m’engage: Un manuel pour les professionnels en santé et services sociaux qui travaillent avec des personnes trans: https://cerda.info/wp-content/uploads/2019/05/Un_manuel_pour_les_professionnels_en_sant%C3%A9_et_services_sociaux_qui_travaillent_avec_des_personnes_trans.pdf
RÉZO (2020. Hot : https://www.rezosante.org/guidehot/
Formation en ligne gratuite :
Chaire de recherche du Canada sur les enfants transgenres et leurs familles, le Groupe d’action trans de l’Université de Montréal (GATUM) et le Vice-rectorat aux affaires étudiantes et aux études) (2019). Trans•diversité: https://catalogue.edulib.org/fr/cours/umontreal-dsg101/
Personnes grosses
La diversité corporelle rassemble toutes les personnes dont l’apparence corporelle ne correspond pas aux standards de beauté occidentaux. Elle peut englober plusieurs dimensions, allant de la couleur de la peau à une situation de handicap, mais ici l’attention est particulièrement mise sur la question du poids, en particulier en contexte médical. Ainsi, nous adresserons les enjeux liés au poids quant à l’accès au dépistage.
Glossaire
Personne grosse
Terme repris par certaines personnes militant contre la grossophobie pour s’auto-identifier comme personne ne correspondant pas aux standards de minceur imposés par la société. Bien que le terme « gros·se » soit encore considéré comme négatif ou péjoratif pour parler de l’apparence, certaines personnes ont décidé de se réapproprier le terme pour souligner que la grosseur n’est pas un aspect négatif ou à corriger.
Étant donné le stigma omniprésent associé au poids et les normes de minceur inatteignables de notre société, se considérer comme gros·se peut être relatif pour chaque personne. Certaines personnes préfèrent d’autres termes, comme « taille plus », par exemple. Il est important de ne pas décider pour la personne et de ne pas étiqueter une personne comme grosse sans son consentement et selon nos propres barèmes.
Spécificités pour l’inclusion
Faire attention à ne pas:
- Investiguer les habitudes de santé ou le poids d’une personne qui est là pour un dépistage. Les personnes grosses sont sur-sollicitées à surveiller leur poids, même dans les contextes qui ne le requièrent pas :
- Ne pas proposer ou insister sur la pesée ou la mesure du corps, alors qu’il n’y a aucun lien avec le dépistage,
- Insister sur la mesure du corps (p. ex. mesure du tour de l’abdomen).
- Qualifier une personne comme grosse, en surpoids, ou « taille plus » lorsqu’elle ne s’est pas elle-même identifiée comme telle;
- Utiliser des termes médicaux sur le poids comme « surpoids», « embonpoint », « obèse » ou « obèse morbide » qui diabolisent le poids et qui donnent l’impression que le poids est un problème à régler ou une situation temporaire, alors que c’est une finalité pour plusieurs personnes;
- Associer de façon unilatérale un poids considéré « dans les normes » et la santé;
- Présumer des activités sexuelles ou de l’asexualité de la personne en raison de son poids;
- Faire des commentaires sur le poids ou la prise de poids de la personne, que le commentaire soit négatif, positif ou encore neutre. Les commentaires dits valorisant, comme féliciter une perte de poids, peuvent déclencher un inconfort, en particulier si cela n’a aucun rapport avec le dépistage et/ou la santé sexuelle.
À faire pour favoriser l’inclusion:
- Respecter la décision des patient·e·s de ne pas se faire peser;
- Si la personne aborde son poids ou sa grosseur, reprendre les termes qu’elle emploie;
- Être conscient de notre langage corporel et de notre regard. Certains coups d’œil ou expressions faciales, même si inconscients, peuvent blesser ou créer un sentiment d’inconfort chez certaines personnes qui ont vécu ou qui anticipent une expérience négative dans un milieu médical;
- Mettre à l’aise la personne, qui peut être encore plus inconfortable que la moyenne de la patientèle en raison de sa crainte de vivre de la grossophobie médicale, mais aussi par crainte d’équipement ou de méthodes non-adaptées à son corps, ou encore d’expériences antérieures traumatisantes.
Ressources et organismes avec services pour vous soutenir
Grossophobie.ca – Infos & référence :
- @: equipe@grossophobie.ca
- Site internet : grossophobie.ca
Anorexie et boulimie Québec
- Téléphone: 514 630-0907
- @: info@anebquebec.com
- www.anebquebec.com/services/formations-professionnelles
Équilibre : Pour une image corporelle positive
- 514 270-3779
- info@equilibre.ca
- Site internet : www.equilibre.ca/
Bien avec mon corps
- Site internet (avec fiche contact) : www.bienavecmoncorps.com/
Pour aller plus loin
Guide
NAAFA (2020) Guidelines for healthcare providers with fat clients. En ligne: https://static1.squarespace.com/static/5e7be2c55ceb261b71eadde2/t/605d0b09af80014b16bbb2cd/1616710410284/2020+Guidelines+for+Healthcare+Providers.pdf
Livre
Edith Bernier (2020). Grosse, et puis ? Connaître et combattre la grossophobie. Trécarré: Montréal, 256 p.
Mickaël Bergeron (2019). La Vie en gros : regard sur la société et le poids. Somme Toute: Montréal, 248 p.
Série documentaire
Chloé Mercier (2022). J’t’aime gros. Disponible sur la plateforme Vrai de Vidéotron: https://www.qub.ca/vrai/j-t-aime-gros
Balado
Caroline Huard, alias Loonie (2022). À plat ventre : la culture des diètes avec Loounie. Disponible sur la plateforme Ohdio de Radio-Canada: https://ici.radio-canada.ca/ohdio/balados/9394/plat-ventre-loounie-culture-dietes
Personnes en situation de handicap et/ou neurodivergentes
Les personnes en situation de handicap regroupent les personnes qui font face à des obstacles dans leurs possibilités d’interactions sociales et avec leur environnement. Leur handicap peut être temporaire ou permanent, et être de nature physique, intellectuelle, neurologique, sensorielle, psychique ou sociale.
La neurodiversité désigne la diversité du fonctionnement neurologique chez les humains et regroupe, entre autres, l’autisme, les troubles du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA-TDAH), les troubles d’apprentissage, la schizophrénie, le syndrome de la Tourette et les difficultés de lecture comme la dyslexie. Les enjeux de la neurodiversité sont complexes, et peuvent être compris sous les enjeux du capacitisme, mais cela n’est pas revendiqué par toutes les personnes neurodivergentes.
Glossaire
Personne en situation de handicap
L’utilisation de l’expression « personne en situation de handicap » est privilégiée par une majorité de personnes universitaires et/ou militantes, au détriment de l’expression « personne handicapée », pour parler de toute personne vivant avec un handicap. Au Québec, 16% de la population déclarait vivre avec une incapacité en 2017.
L’expression « personne en situation de handicap » réfère à l’environnement social, politique et physique, ainsi que l’organisation de la société, qui handicapent la personne, plutôt que de considérer la/les « limitation(s) fonctionnelle(s)/déficit physiques » comme étant « handicapante(s)» en soi.
À noter qu’il n’y a pas de consensus commun au sein des communautés. Même si l’expression « personne en situation de handicap » est couramment utilisée et jugée plus respectueuse, d’autres personnes préfèrent d’autres expressions, telles que personne avec incapacités, personne à capacité réduite, etc.
Les situations de handicap peuvent être tant visibles qu’invisibles, et sont mouvantes. En fait, 80% personnes en situation de handicap auraient une incapacité invisible, et il faut donc éviter de présumer l’absence de handicap. Les situations de handicap peuvent concerner de manière non exhaustive la mobilité réduite, les difficultés auditives et visuelles, les maladies et douleurs chroniques, la santé mentale, la neurodivergence, les lésions cérébrales, etc.
Est-ce qu’on dit handicap ou déficience? Lorsqu’on parle d’une personne qui vit avec un handicap, il est préférable d’éviter les termes ayant une connotation péjorative ou qui dévalorisent la personne en raison de son handicap. Ainsi, des termes comme invalidité, incapacité, déficience, une personne souffrant d’un handicap invoquent l’idée que la personne est souffrante, désavantagée ou anormale en raison de son handicap. Lorsqu’on aborde le handicap, parler de la personne comme étant en situation de handicap ou comme vivant avec un handicap la distancie du handicap, pour ne pas l’y réduire, et n’impose pas une conception de la personne comme souffrant nécessairement de sa situation.
Spécificités pour l’inclusion
Faire attention à ne pas :
- Présumer qu’une personne neurodivergente ou en situation de handicap n’a pas envie ou n’a pas les capacités d’avoir des activités sexuelles;
- Présumer les pratiques sexuelles de la personne en fonction de son apparence ou de sa situation de handicap;
- Présumer qu’en raison d’un handicap intellectuel, la personne n’est pas apte à avoir des activités sexuelles et à prendre des décisions en matière de dépistage;
- Infantiliser la personne dans nos commentaires ou dans la façon dont on s’adresse à elle :
- P. ex. : dire que la personne est « cute », « adorable » ou « courageuse » dans sa sexualité;
- Référer à la personne par son handicap ou sa neurodivergence ou utiliser les termes inappropriés, stigmatisants ou péjoratifs envers son handicap ou sa neurodivergence :
- P. ex. : l’handicapé·e, la personne qui boite, la personne avec un retard mental, l’autiste, etc.;
- Toucher ou déplacer l’équipement personnel de la personne (chaise roulante, canne, etc.) sans sa permission. L’équipement d’une personne en situation de handicap fait partie de son espace personnel;
- Dire que certaines choses sont « évidentes » ou « logiques », que « tout le monde sait ça », ou qui relève du « gros bon sens » peut faire sentir des personnes neurodivergentes inadéquates, et ne leur permet pas de comprendre votre message.
À faire pour favoriser l’inclusion :
- Engager des interprètes en langue des signes;
- Aborder le handicap seulement si la personne l’aborde. Si on aborde le handicap, le faire avec respect et avec un langage approprié en positionnant le handicap comme quelque chose que la personne a et non pas qu’elle est;
- S’il y a présence d’une personne qui accompagne, s’adresser directement à la personne vivant avec un handicap et non à la personne qui l’accompagne. Si la personne concernée par le rendez-vous n’est pas en mesure de répondre ou éprouve des difficultés, la personne accompagnante pourra alors apporter son aide, mais continuer de s’adresser à la personne concernée;
- Maintenir le regard au même niveau que celui de la personne lorsqu’on s’adresse à elle:
- P. ex. : s’asseoir sur une chaise devant la personne qui utiliserait une chaise roulante;
- Se pratiquer à parler des personnes en situation de handicap ou de la neurodivergence sans utiliser le handicap ou la neurodivergence comme qualificatif premier;
- Si vous parlez de la personne et que vous devez identifier son handicap, le faire en plaçant la personne d’abord et sans la réduire à son handicap :
- P. ex. : référer à « la personne ayant des difficultés auditives » et non référer à « la sourde »;
- À noter que certaines personnes revendiquent leur handicap comme partie de leur identité et vont se réapproprier des termes, comme « une personne sourde » une « personne aveugle », mais il est préférable en cas de doute de référer à la personne par son nom ou ses titres de politesse.
- Essayer de limiter les stimuli, en particulier dans les salles d’examen, comme les bruits irritants, les odeurs fortes, les mouvements brusques;
- Prévenir lorsqu’on va faire une action qui va susciter un stimulus sensoriel:
- P. ex. : lorsqu’on va allumer ou fermer les lumières, essayer d’avoir un éclairage tamisé ou d’éviter d’avoir une lampe dirigée directement sur le visage de la personne, prévenir lorsqu’on va faire un bruit, etc.;
- Ne pas présumer que la personne qui est devant nous n’est PAS en situation de handicap simplement parce qu’on ne voit pas cette dernière : certaines situations de handicap peuvent être invisibles :
- P. ex. : les difficultés auditives, visuelles et les handicaps intellectuels ne sont pas toujours visibles.
Ressources et organismes avec services pour vous soutenir
AlterHéros (organisme pour les jeunes 2SLGBTQIA+ adressant la neurodivergence
- Telephone : 438 830-HERO (4376)
- @ : info@alterheros.com
- Site internet: www.alterheros.com
Société québécoise de la déficience intellectuelle
- Téléphone : 514 725-7245
- @ : info@sqdi.ca
- Site internet : www.sqdi.ca
Association des personnes de petite taille
- Téléphone:. 514 521-9671
- @ : info@aqppt.org
- Site internet : www.aqppt.org/
Réseau de la santé sexuelle des sourds du Québec
- Téléphone: 438 476-7260
- @ : intervention@rsssq.org
- Site internet : https://rsssq.org/
Pour aller plus loin
Guide
Cloutier, J., Lamoureux, G., Lefebvre, L., Mailhot-Tanguay, C., Gagnon-Roy, M., Plourde, A., & Gagnon, C. (2019). Guide de pratique en ergothérapie: Favoriser la sexualité et la vie amoureuse des adultes présentant une maladie neuromusculaire. [En ligne] Récupéré de :www.savoirs.usherbrooke.ca/bitstream/handle/11143/13738/ERGO_MNM_Sexualite_Final_fr.pdf?sequence=6&isAllowed=y
Institut universitaire en santé mentale de Montréal. (2013). Lignes directrices en matière de sexualité pour les personnes présentant une déficience intellectuelle (DI) ou une DI et un trouble du spectre de l’autisme (TSA). [En ligne] Récupéré de : www.www.sqdi.ca/wp-content/uploads/2021/01/Lignes-directrices-v-longue-FR.pdf
Le comité des personnes vivant des situations de handicap (CAPVISH) (2009). La boîte à outils pour défendre et promouvoir l’accessibilité. [En ligne] Récupéré de :www.capvish.org/wp-content/uploads/2016/08/pdf_integral.pdf: www.capvish.org/wp-content/uploads/2018/01/PDF-Analyse-de-laccessibilit%C3%A9-La-boite-%C3%A0-outils-002.pdf
Altergo (2017) Le guide ressources et références en matière d’accessibilité universelle. [En ligne] Récupéré de : https://www.altergo.ca/wp-content/uploads/2021/02/guide_references _au_-_printemps_2017-7.pdf
Balado
Gwendoline Lüthi et Laurence Raynault-Rioux. (2022). Au coin du brasier. Disponible sur les plateformes Spotify, Apple Podcast et YouTube
Webinaire
Association canadienne de santé publique. (2020). Disons les choses telles qu’elles sont : La santé et le bien-être sexuels pour les apprenants ayant des troubles du développement/Tell it like it is: Sexual health and wellness for learners with developmental disabilities. Webinar disponible gratuitement en ligne sur YouTube (en anglais seulement) : www.www.youtube.com/watch?v=bjzpA9jtnTM&list=PLhwO2PjX7LDceMAoSZeBkgSx7SF3QKF9y&index=20
Personnes racisées et migrantes
Les personnes racisées et migrantes rassemblent toutes les personnes qui ne s’identifient pas comme canadiennes de souche ou qui ne sont pas identifiées comme canadiennes de souche par autrui. Ces personnes peuvent être migrantes ou non, et peuvent être racisées ou non, c’est-à-dire qu’on leur attribue une appartenance raciale autre que blanche. La diversité ethnoculturelle est vaste au Canada et les particularités culturelles en lien avec la sexualité varient d’un groupe à l’autre. Nous recommandons fortement de consulter des associations et organismes communautaires ciblant des groupes culturels plus précisément pour vous informer des particularités.
Les expériences de racisme vécues ou anticipées sont parmi les plus grands obstacles à l’accès au dépistage, au traitement, au soutien et aux connaissances en matière d’ITSS. Les personnes racisées et migrantes ont plus difficilement accès au dépistage des ITSS à travers la discrimination sociale et culturelle, les barrières linguistiques et les préjugés de la part des prestataires de soins, mais aussi l’ethnocentrisme de nos croyances et de nos standards en termes de dépistage. Certaines croyances non occidentales au sujet de la médecine peuvent parfois être en discordance ou en opposition avec nos croyances médicales, ce qui pourrait amener certaines personnes à éviter ou à retarder un dépistage. Dans le milieu médical, la sous-représentation des personnes racisées peut créer une méfiance de la part des usager
Les expériences de racisme vécues ou anticipées sont parmi les plus grands obstacles à l’accès au dépistage, au traitement, au soutien et aux connaissances en matière d’ITSS. Les personnes racisées et migrantes ont plus difficilement accès au dépistage des ITSS à travers la discrimination sociale et culturelle, les barrières linguistiques et les préjugés de la part des prestataires de soins, mais aussi l’ethnocentrisme de nos croyances et de nos standards en termes de dépistage. Certaines croyances non occidentales au sujet de la médecine peuvent parfois être en discordance ou en opposition avec nos croyances médicales, ce qui pourrait amener certaines personnes à éviter ou à retarder un dépistage. Dans le milieu médical, la sous-représentation des personnes racisées peut créer une méfiance de la part des usager·ère·s qui anticipent de ne pas sentir compris.e.s, mais aussi des angles morts de la part du personnel et un manque de compétences culturelles dû au manque d’expériences vécues dans la diversité ethnoculturelle.
Glossaire
Personnes migrantes
Une personne migrante est originaire d’un autre pays que celui dans lequel elle réside. Au Québec, les personnes migrantes ont différents statuts légaux (résident·e·s permanent·e·s, réfugié·e·s, sans statut, avec visa de permis de travail, d’étude ou de visite, etc.) qui peuvent affecter leur accès au dépistage. Par exemple, les personnes qui ont un visa de séjour temporaire, qui demandent l’asile ou qui sont réfugiées n’ont pas accès à la RAMQ.
Personnes racisées
Une personne racisée est une personne appartenant à un groupe ayant subi un processus de racisation. Ce terme met en évidence le caractère socialement construit des processus de différenciation des groupes en fonction de la race. Ainsi, une personne ne s’identifie pas nécessairement comme racisée, mais elle est racisée par autrui (Primon, 2007) Le processus de racisation dépend du contexte, mais généralement les personnes racisées sont celles qui ne sont pas blanches. Les personnes racisées ne sont pas nécessairement migrantes. Par exemple, une personne peut être née au Canada, mais racisée comme Haïtienne avant d’être reconnue comme canadienne.
Peuples autochtones
Le terme « autochtones » réfère aux personnes faisant partie des premiers peuples d’Amérique du Nord et leurs descendants. Au Canada, cela inclut les Premières Nations, les Métis et les Inuits. Les termes « Indien d’Amérique » ou « Amérindien» sont à proscrire, puisqu’ils proviennent de l’époque coloniale et sont dérivés de la recherche initiale de l’Inde qui a redirigé les colons vers l’Amérique (Mikana, 2021).
Les peuples autochtones subissent encore au Canada une répression et une marginalisation accrues. Les taux d’infection aux ITSS au sein des communautés autochtones sont nettement supérieurs à ceux de la population allochtone et l’accès aux soins de dépistage peut parfois être plus difficile en raison du manque de ressources sur les lieux ou près des réserves et le manque de personnel autochtone formé en médecine et en soins infirmiers. Plusieurs personnes autochtones ne font pas confiance au système de santé par anticipation ou vécu de stigmatisation. Ceux-ci ont un accès généralement limité à l’éducation, aux services de prévention et aux traitements en matière d’ITSS. L’adéquation entre pratiques culturelles et pratiques médicales occidentales est un enjeu important en raison des différences culturelles, mais aussi de l’occupation coloniale toujours présente. Chaque communauté des Premières Nations, des Métis et des Inuits a ses propres croyances et traditions, et il est donc pertinent d’engager une communication avec chaque communauté qui fait partie de votre région.
Adopter une approche interculturelle
Les croyances et le vocabulaire pour parler de sexualité et d’ITSS peuvent varier d’une culture à l’autre. Avoir des compétences interculturelles permet de trouver un terrain d’entente dans la différence, que ce soit par les cultures ou les différences de croyances face à la sexualité en général. Cela signifie mettre en œuvre des compétences pour favoriser les interactions entre personnes de cultures différentes (CRIC, 2019). Ce processus comprend de :
- Réfléchir aux éléments culturels qui nous sont propres et qui ont une influence sur notre compréhension, nos croyances et nos attitudes face aux ITSS, aux pratiques sexuelles et aux tests de dépistage;
- Être ouvert·e· à recevoir les compréhensions culturellement différentes face aux ITSS, aux pratiques sexuelles et aux tests de dépistage;
- Tenter de s’y adapter, d’évoluer et d’atteindre les objectifs de prévention de la transmission des ITSS satisfaisante ensemble.
Les pratiques sexuelles n’ont pas la même signification dans toutes les cultures. Il est pertinent de nommer les choses explicitement et directement en ne prenant pas des raccourcis culturels.
Il se peut que vous n’utilisiez pas les mêmes mots que la personne pour parler de son identité ou de son expérience sexuelle et c’est normal. L’important est de trouver un terrain d’entente.
- P. ex. : dans certaines cultures, avoir des relations sexuelles avec des personnes du même genre n’amène pas nécessairement à s’identifier comme gai·e. Au lieu de demander à la personne si elle s’identifie comme gaie, demandez-lui si elle a des relations sexuelles avec des personnes du même genre qu’elle.
Une façon de démontrer une ouverture et de travailler à atteindre un objectif commun est de prendre en considération les mots qu’elle utilise et de vérifier avec elle le sens de ses propos pour que vous ayez une compréhension commune du message sans recadrer :
- Demander « pouvez-vous me dire ce que vous entendez par […] ? » au lieu de « vous voulez plutôt dire […] ? C’est ça […] la façon appropriée de le dire ».
Chaque personne a une relation unique avec sa culture, ses traditions et ses croyances, d’où l‘importance de garder une ouverture d’esprit face aux éléments culturels qui peuvent jouer sur la consultation et le dépistage, sans pour autant créer de nouveaux présupposés ethniques aux individus.
Spécificités pour l’inclusion
Plusieurs préjugés raciaux impactent la prestation de services de santé sexuelle, dont le dépistage des ITSS, en raison de données recueillies sur les risques d’expositions aux ITSS. Ainsi, il est important de prendre conscience de certains préjugés véhiculés et éviter de :
- Présumer le risque accru d’exposition au VIH des personnes noires en supposant que toutes les personnes noires sont originaires de pays endémiques du VIH;
- Présumer qu’une personne provenant de pays endémique du VIH a des pratiques sexuelles nécessairement à risque;
- Présumer qu’une personne autochtone n’applique pas des pratiques de santé sexuelle en raison de sa culture ou que ses pratiques sont moins valides que celles prescrites par le système de santé occidental;
- Présumer que nos croyances en matière de dépistage sont universelles et constituent la seule vérité, et refuser de reconnaître que nos connaissances et croyances en matière d’ITSS et de dépistage sont ethnocentristes de la culture occidentale blanche;
- Ridiculiser les croyances alternatives face à la prévention, le dépistage et le traitement des ITSS, même si elles ne représentent pas des stratégies efficaces de prévention selon les standards occidentaux. Essayez plutôt de trouver un terrain d’entente avec la personne.
À faire pour favoriser l’inclusion
La diversité ethnoculturelle et ses liens avec la sexualité pourrait mériter son propre guide pour aborder les nuances, les différences et les particularités propres aux différents groupes ethnoculturels. Il est pertinent de s’informer sur les différentes croyances et compréhensions de la sexualité selon différentes cultures que la sienne en sollicitant l’aide d’organismes communautaires:
- Un point de départ serait de cerner si votre clinique se situe dans un quartier proche de communautés et contacter les organismes communautaires pour établir un partenariat et une formation sur les compétences culturelles.
- Ce contact peut aussi vous permettre d’accès à un interprète ou potentiellement offrir des services de dépistage aux milieux culturels accessibles pour les personnes autochtones :
- Communiquer les informations en matière d’ITSS et de dépistage aux communautés ethnoculturelles dans divers formats qui cadrent avec leurs valeurs, leurs croyances et leurs pratiques culturelles;
- P. ex. : collaborer avec des organismes ou des membres de la communauté ethnoculturelle pour planifier et animer des groupes de discussions et des cercles de partage.
Il se peut que la personne ne soit pas couverte par la RAMQ en raison de son statut migratoire. Si la personne n’est pas couverte, offrez-lui les informations sur les tarifs et laissez la faire le choix d’accepter ces prix ou d’aller vers d’autres ressources. S’assurer de connaître les ressources où rediriger les personnes efficacement :
- Médecins du Monde offre une clinique mobile de dépistage et le Portail VIH/sida du Québec a créé une carte interactive de sites de dépistage pertinents à utiliser pour proposer des ressources alternatives.
Pour les personnes autochtones, il est important de reconnaître l’impact des traumas intergénérationnels sur la santé sexuelle des personnes autochtones et des impacts de la colonisation et du racisme sur leur accès aux services de dépistage :
- Aussi, prendre en considération que la personne s’est peut-être déplacée sur une grande distance pour avoir accès à des services de dépistage.
Les identités en lien avec la sexualité peuvent prendre différents sens en fonction des cultures. Il est donc préférable de poser des questions sur les comportements et pratiques sexuelles plutôt que sur l’orientation sexuelle ou le genre des partenaires. La personne ne se reconnaît peut-être pas dans nos conceptions des communautés 2SLGBTQIA+:
- La non-hétérosexualité et la non-cisgenralité peuvent être taboue dans plusieurs cultures, y compris la nôtre. Il est important de ne pas imposer une identité occidentale aux personnes, de les laisser s’auto-définir, mais aussi de garder en tête que d’aborder ces questions peut être un enjeu pour la personne et n’est pas facile à faire.
Ressources et organismes avec services pour vous soutenir
GapVies :
- Téléphone: 514 722-5655
- @ : gapvies@gapvies.ca
- Site internet : www.gapvies.ca
Médecins du Monde :
- Téléphone: 1 514 281-8998
- @ : info@medecinsdumonde.ca
- Site internet : www.medecinsdumonde.ca/
Santé sexuelle des Autochtones administré par la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada
- Site internet : www.www.aboriginalsexualhealth.ca
Clinique Mauve (Offre des soins médicaux, psychosociaux, de santé sexuelle et de santé mentale intégrés aux personnes LGBTQI+ migrantes et racisées vivant à Montréal)
- @ : clinique.mauve.ccomtl@ssss.gouv.qc.ca
- Site internet : https://sherpa-recherche.com/sherpa/projets-partenaires/clinique-mauve/
Pour aller plus loin
Barlow, K., Loppie, C., Jackson, R., Akan, M., MacLean, L., Reimer, G. 2008. Culturally competent service provision issues experienced by aboriginal people living with HIV/AIDS. Pimatisiwin: A Journal of Aboriginal and Indigenous Community Health, 6(2): 155-180
James L., Conseil africain et caribéens sur le VIH/SIDA en Ontario et le centre de santé communautaire Women’s Health in Women’s Hands (2006). Guide et manuel de prévention du vih : outil pour les fournisseurs de services servant les communautés africaines et africaines caribéennes vivant au Canada.
Hunt, S. (2016). Une introduction à la santé des personnes spirituelles : questions historiques, contemporaines et émergentes. [En ligne] Récupéré de : https://www.ccnsa-nccah.ca/docs/emerging/ RPT-HealthTwoSpirit-Hunt-FR.pdf
Mikana (2021). Guide des terminologies en contexte Autochtone. [En ligne] Récupéré de : https://www.mikana.ca/wp-content/uploads/2022/05/Terminology.pdf
Wilson, D., de la Ronde, S., Brascoupé, S., Apale, A. N., Barney, L., Guthrie, B., … & Society of Rural Physicians of Canada. (2013). Health professionals working with First Nations, Inuit, and Métis consensus guidelines. Journal of Obstetrics and Gynaecology Canada, 35(6), S1-S4.
Gouvernement du Canada (2021). Programme fédéral de santé intérimaire : Couverture offerte: https://www.canada.ca/fr/immigration-refugies-citoyennete/services/refugies/aide-partir-canada/soins-sante/programme-federal-sante-interimaire/resume-couverture-offerte.html
Guide
Agence de la santé publique du Canada (2015). Questions et réponses : Pratiques d’inclusion dans la prévention des infections transmissibles sexuellement et par le sang chez les minorités ethnoculturelles: https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies- infectieuses/sante-sexuelle-infections-transmissibles-sexuellement/rapports-publications/questions-reponses-minorites/questions-reponses-pratiques-inclusion-prevention-infections-transmissibles-sexuellement-sang-chez-minorites-ethnoculturelles.html
Association canadienne des professeures et professeurs d’université (2021). Guide de reconnaissance des Premières Nations et des territoires traditionnels. [En ligne] Récupéré de : https://www.caut.ca/fr/content/guide-de-reconnaissance-des-premieres-nations-et-des-territoires-traditionnels
Phaneuf, M. (2016). Dossier : Pour des soins interculturels 1re partie : parcours des immigrants et différences culturelles. [En ligne] Récupéré de :http://www.prendresoin.org/wp-content/uploads/2016/ 09/Dossier-Pour-des-soins-interculturels-1re partie-parcours-des-immigrants-et-différences-culturelles.pdf
Personnes qui exercent le travail du sexe
Les travailleur·euse·s du sexe sont toute personne dont le travail consiste à l’échange consensuel de services sexuels contre une rémunération (de l’argent, des biens, un logement). Le travail du sexe rassemble l’ensemble des travailleur·euse·s de l’industrie du sexe (masseur·euse·s, téléphonistes érotiques, danseur·euse·s, etc). Pour ce guide, nous nous concentrons sur les travailleur·euse·s qui ont des contacts sexuels directs avec des client·e·s., comme c’est le cas pour les escortes, les travailleur·euse·s dans la rue et les masseur·euse·s. Le travail peut se réaliser dans différents lieux, comme le travail d’escorte, en domicile privé, en maisons closes, dans les clubs de danse érotique, en salons de massage, par la sollicitation de clients dans les endroits publics ou encore sur des plateformes en ligne et à travers des productions pornographiques.
Il est important de noter qu’au Canada, lorsqu’il est question de travail du sexe avec contact direct, et donc avec la possibilité de relations sexuelles avec pénétration, c’est le terme prostitution qui est utilisé au niveau légal. Selon la loi canadienne sur la prostitution, la personne qui exerce le travail du sexe peut demander de l’argent en échange de services sexuels, mais une personne cliente n’a pas le droit de payer.
Contrairement aux États-Unis, la présence de contraceptifs dans les effets personnels d’un·e travailleur·euse du sexe ne peut être utilisée comme preuve contre cette personne. Toutefois, notre modèle de loi en est un de criminalisation partielle. Le client est criminalisé et certaines contraintes du Code criminel criminalisent aussi les activités et les conditions de travail des travailleur·euse·s. Par exemple, il est interdit de tenir une maison de débauche, ce qui signifie que deux personnes qui travaillent ensemble se retrouvent dans une position d’illégalité. Prêter son appartement à un·e ami·e travailleur·euse du sexe est illégal aussi. Cela influence la sécurité des travailleur·euse·s et contribue à maintenir le tabou autour de ces professions.
En raison du caractère interdit et secret de leur profession, les personnes qui exercent le travail du sexe évitent les cliniques de dépistage par anticipation de stigmatisation et de discrimination de la part du personnel de la clinique. Ce qui les rend à risque d’avoir une ITSS non diagnostiquée et d’encourir des complications pour leur santé.
Les personnes qui exercent le travail du sexe ont tendance à éviter le système de santé et les services de dépistage pour se préserver de la stigmatisation. De ce fait, il se peut que vous ayez l’impression que vous rencontrez peu de travailleur·euse·s du sexe. D’où l’importance de la mise en place de certaines pratiques pour assurer un espace sécuritaire et favoriser un accès aux soins, jusqu’ici difficile.
Nous vous recommandons fortement d’établir un partenariat avec un organisme qui travaille avec les personnes qui exercent le travail du sexe, alors que son personnel d’intervention sera équipé pour faire la promotion du dépistage, mais aussi pour vous outiller afin d’adopter de bonnes pratiques sensibles à leurs réalités.
Glossaire
Prostitution ou travail du sexe?
La prostitution est le terme repris par la loi canadienne pour parler des échanges entre des services sexuels et des biens ou de l’argent. Bien que certaines personnes revendiquent la réappropriation des termes prostitution et prostitué·e·s, ils peuvent être considérés stigmatisants, puisqu’ils sont encore associés à la déviance, à la corruption et à la criminalité (Stella et le Service aux collectivités de l’UQAM, 2007). Le terme « prostitué·e » réduit également la personne à son travail, soit l’échange d’argent contre des services sexuels. Les termes centrés sur le travail du sexe, quant à eux, sont à prioriser, car ils reconnaissent la valeur du travail des personnes, et n’émettent pas de jugement sur la nature des services rendus (Stella, 2013). « Travailleur·euse du sexe » est un terme neutre; ce n’est pas un terme engagé. Il permet de se dégager du stigma provoqué par « prostitué·e » (Nouvelles Intimes, 2021).
Par ailleurs, dans une visée politique de reconnaissance des droits, parler de travail du sexe permet de « repenser cette activité sous l’angle de contrat, d’amélioration des conditions de travail, et de la capacité des travailleur·euse·s du sexe à négocier les différents aspects de leurs services (actes, tarifs et durée) » (citation adaptée, Stella et le Service aux collectivités de l’UQAM, 2007 p.1).
Spécificités pour l’inclusion
Faire attention de ne pas :
- Émettre des commentaires, des réserves ou des inquiétudes sur le travail du sexe et victimiser la personne en présumant que le travail est exploitant, et que la personne ne peut consentir aux échanges de services sexuels;
- Insister à connaître ou réagir au nombre de partenaires et clients de la personne. La personne peut ne pas être à l’aise par anticipation de jugement. Cibler les pratiques sexuelles et l’utilisation de protections physiques devrait être les premiers déterminants pour évaluer le risque d’ITSS;
- Commenter ou réagir aux pratiques potentiellement à risque de contraction d’ITSS.
À faire pour favoriser l’inclusion :
- Prendre le temps de considérer ses préjugés à l’égard du travail du sexe et des personnes qui l’exercent. Cela permet aussi de différencier la personne qui se trouve devant vous des stéréotypes qui peuvent l’entourer.
- Réfléchir à la manière de demander à la personne si elle est exerce le travail du sexe. Cela peut être personnel à chaque personne, car questionner la pratique du travail du sexe n’est pas stigmatisant en soi et normalise l’activité professionnelle. Pour certaines personnes, cette question, présentée d’emblée, peut être stigmatisante et envoyer le message que la personne ne peut avoir des pratiques sécuritaires dans sa sexualité en raison de sa profession. Si vous questionnez le travail du sexe, l’important est surtout d’être capable d’écouter la réponse et ne pas la concevoir d’avance avec ses a priori. Les travailleur·se·s du sexe forment un groupe hétérogène et ne se ressemblent pas tou·t·e·s.
- Offrir une intervention sans jugement, surtout si la personne dévoile ou se confie sur son travail. Lui signifier que vous êtes là pour l’aider à prévenir la transmission d’ITSS, et non pour la juger.
- Soyez ouverts et prenez le temps d’écouter comment la personne présente son expérience du travail du sexe. Si vous questionnez la personne sur son travail, s’assurer de pouvoir lui garantir la confidentialité et le lui signifier :
- Si la personne le demande, éviter d’indiquer le travail du sexe au dossier médical; les questions concernant les partenaires connus ou non, le nombre et l’usage de protection devraient être suffisants pour informer le dossier des pratiques jugées à risque.
- S’assurer de questionner la personne sur toutes ses activités sexuelles, y compris les pratiques orales et anales, car certaines personnes n’osent pas le préciser et demander ces tests par gêne. On observe d’ailleurs à cet effet une recrudescence des ITSS comme la gonorrhée dans la gorge depuis quelques années.
- Offrir une certaine flexibilité avec la personne pour les méthodes de réception des résultats et des traitements.
- Envisager que la personne n’a peut-être pas une couverture de la RAMQ :
- Assurez-vous de pouvoir lui spécifier les prix des tarifs ou la rediriger vers d’autres services inclusifs ou spécialisés qui seront respectueux de son métier, comme la clinique de l’organisme Stella. Si vous désirez offrir des services de dépistage aux travailleur·euse·s du sexe, s’assurer d’entrer en contact avec un organisme pour obtenir une formation, et établir une collaboration et un suivi;
- Il est primordial d’établir un lien de confiance pour offrir un tel service, d’où la nécessité de travailler en partenariat avec des organismes;
- Il serait nécessaire de prévoir l’offre de services mobiles qui peuvent se déplacer au milieu de travail des travaillleur·euse·s du sexe;
- Comprendre que le travail du sexe est souvent lié à d’autres motifs de marginalisation, comme être une personne racisée, autochtone ou trans.
Ressources et organismes avec services pour vous soutenir
Programme Travail du sexe (REZO)
- Téléphone : 514 521-7778 poste 224
- Site internet : https://www.rezosante.org/nos-services/programme-travail-du-sexe/
Projet intervention prostitution Québec
- Téléphone : 418 641-0168
- @ : pipq@qc.aira.com
- Site internet (avec fiche contact) : www.pipq.org/
Stella
- Téléphone : 514 285-1599
- @ : info@chezstella.org
- Site internet : chezstella.org
Projet Lune
- Téléphone: 418 704-5863
- @ : Direction@projet-lune.org
- Site internet: https://www.projet-lune.org/
PIaMP
- Téléphone:514 284-1267
- @ : piamp@piamp.net
- Site internet:https://piamp.net/
Sphère/Vénus
- Téléphone: 450 669-1680
- @ : venus@spheressg.org
- Site internet: https://www.spheressg.org/index.php/services/sphere-venus
ASST(e)Q
- Téléphone: http://astteq.org/fr/index.html
- @ : info@astteq.org
- Site internet: 514 847-0067 poste 207
Pour aller plus loin
Santini et al., (2020). Travail du sexe et discours sur la réduction des méfaits: document de réflexion. [En ligne] Récupéré de : https://chezstella.org/wp-content/uploads/2020/09/Travail-du-sexe-et-discours -sur-la-re%CC%81duction-des-me%CC%81faits-.pdf
Stella. (2013). Une affaire de langage : parler du travail du sexe. [En ligne] Récupéré de : https://chezstella.org/ wp-content/uploads/2020/03/StellaFeuilletInformationLangage2013.pdf
Stella et le Service aux collectivités de l’UQAM (2007). Travail du sexe : 14 réponses à vos questions. [En ligne] Récupéré de : https://chezstella.org/en/stellibrary-publications/14-answers-to-your-questions/
Nouvelles Intimes (2021), Petit lexique pour les personnes qui veulent mieux comprendre le travail du sexe. [En ligne] Récupéré de : https://nouvellesintimes.substack.com/p/legal-illegal-comme-une-chanson-de?s=w
Gouvernement du Canada (2017), Document technique: Projet de loi C-36, Loi sur la protection des collectivités et des personnes victimes d’exploitation. [En ligne] Récupéré de : https://www.justice.gc.ca/fra/pr-rp/autre-other/protect/p1.html